Ce projet interdisciplinaire de recherche et création a pour objectif d’étendre les études menées avec le paradigme de Rêverie Augmentée sur le ressenti poétique, sensoriel et émotionnel de la transformation virtuelle du corps à toutes les matières (eau, air, terre, feu, mélanges) et d’enrichir le dispositif avec le contrôle de l’avatar-matière par le souffle et la voix. Il a été lauréat de l’appel à projet Maturation 2017 de la MSH Paris-Saclay et regroupe plusieurs laboratoires scientifiques dont le LIMSI-CNRS qui a développé le prototype RêvA, le LMA-CNRS à Marseille (Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique), le CRPPC à Lyon (Centre de Recherche en Psychopathologie et Psychologie Clinique) et le CGGG (Centre Gilles Gaston Granger) à Aix-en-Provence ainsi que des institutions des domaines artistiques comme le Conservatoire de Musique de Marseille et le Pôle Supérieur de Danse de Provence/Côte d’Azur.
Partenaires :
- Nathalie Delprat, Nicolas Ladevèze (LIMSI CNRS, AMI/P2I)
- Patrick Sanchez (LMA, groupe SONS et plateforme MAS)
- J. Bernard (CGGG)
- V. Di Rocco et A. Brun (CRPPC)
- Edutians danseurs (PNSD et Ballet National de Marseille)
- Etudiants musiciens (CRR de Marseille)
L’origine de ces travaux sur les traces de la conscience corporelle à travers l’interaction homme-machine se trouve dans la mise en perspective de l’œuvre du philosophe Gaston Bachelard sur l’imagination matérielle et les propriétés « matérielles » des images virtuelles. Se transformer virtuellement en nuage, en boule de feu ou en gouttelettes d’eau ne se réduit pas à une simple modification formelle du corps mais permet aussi d’accorder ses ressentis sur les propriétés de la matière simulée en faisant émerger des sentiments primordiaux, la plupart du temps masqués par la focalisation sur une tâche ou par des émotions primaires.
La transformation virtuelle de la densité corporelle proposée avec le dispositif ELEMENTA peut créer des illusions perceptives particulières (sensations de morcellement du moi, de corps qui se vide, qui se dilue dans l’espace pour certaines personnes). Plusieurs pistes sont explorées : l’utilisation du dispositif comme outil de médiation thérapeutique, comme outil d’étude de la conscience corporelle mais aussi comme outil de production artistique pour des performances de danse ou de musique augmentée.
Le prix CNRS-Images, décerné à N. Delprat lors du Festival Sciences en Lumière 2018, permettra la réalisation d’un court-métrage sur ELEMENTA par le CNRS en 2019.